L’art de commander réside d’abord en celui de discourir. Qu’il s’agisse de donner des ordres ou bien de les justifier, de plaider ou d’accuser, l’homme de tête se doit d’être rhéteur.
Chapitre 1 : De moi à vous, entendons-nous bien
Un discours et une posture particulière de la langue. On parle à un autre, qu’il soit un groupe ou une seule personne. C’est le « vous ». Un bon rhéteur n’oublie jamais qu’il s’adresse à un public.
Or qui parle, si ce n’est le moi ? De « moi » à « vous » s’installe un rapprochement par le simple fait de parler.
Ce rapprochement est nécessaire pour impressionner le « vous ».
Toutefois, ce rapprochement ne peut avoir lieu que si les deux individus se comprennent. Ce qui n’est pas évident. La langue des elfes reste encore aujourd’hui bien obscure aux peuples des nains ou des hommes.
D’où l’impérative nécessité d’employer une langue à la portée de son auditoire.
Chapitre 2 : Expression et gestuelles.
La langue utilise parfois des codes qui ne sont pas dits. On les appelle gestuelles. Cette gestuelle est fortement employée chez les orques, qui expriment bon nombre de leurs affects par des gestes de la main.
Cette gestuelle rappelle quelque peu celle de animaux. Ainsi les loups communiquent-ils exclusivement par de telles mimiques.
Un bon chef doit savoir décoder de tels signes chez ses suiveurs. Cependant, si ces signes permettent de se faire comprendre efficacement, le chef ne doit pas faire oublier qui il est. Son autorité lui confère une supériorité morale à laquelle il doit amener le groupe. Un bon rhéteur doit donc s’exprimer de façon noble.
Ainsi d’autres signes sont envisageables pour appuyer certains propos :
- une voix plus forte, plus intense
- un timbre plus aigu ou plus grave
- le sourire ou la face figée
- le rire
- la segmentation des mots ou de la phrase
- et bien d’autres encore.
Le rhéteur appuie ainsi les parties de discours qu’il désire mettre en valeur. Force est de constater que ce moyen permet également en trompe l’œil de masquer certains propos plus discutables.
Chapitre 3 : Tout discours doit s’adapter
Un rhéteur se met à la portée de son public. Pour cela il adapte le choix de ses mots et de sa langue. Il envoie également des signes que son auditoire pourra interpréter tout en les identifiant comme supérieurs.
Par ailleurs, le rhéteur s’accommode du contexte dans lequel il prend la parole et du sujet qu’il traite. On ne parle pas au devant un juge ou un jury comme on parle devant son roi et sa cour. On ne parle pas non plus à la noblesse comme on parlerait à une armée.
D’où un grand nombre de formes de discours qu’il convient d’identifier.
Des points communs cependant : tout discours doit comporter une introduction, un développement et une conclusion.
Chapitre 4 : L’art de plaider ou rhétorique du barreau
La justice Asturyane se rend en cour, assemblant juges et jurés de bords politiques et ethniques différents. Afin de ménager la culture de tous, ce discours se veut clair et simple, tout en étant correct.
L’introduction commencera par un « madame / monsieur le juge, mesdames / messieurs les jurés » qui permettra à la cour de justice de se sentir pris en considération. Par ailleurs, cette amorce permet à l’auditoire de se fixer sur le rhéteur dans une posture d’écoute attentive.
Dans cette même introduction, le rhéteur fournira d’abord dans une phrase simple et la plus courte possible le propos de son discours, qu’il s’agisse d’un acte d’accusation ou bien d’un plaidoyer.
Dans un développement initié par « en effet », il établira ensuite les circonstances de l’événement traduit en justice.
Enfin, il conclura par « ainsi » et appellera la cour à son propre jugement. Enfin, un « Merci » bref mais clair signifiera à la cour la fin du discours.
L’accusation et le plaidoyer sont des pratiques qui peuvent être ridicules si le rhéteur parle avec trop d’implication. Une telle grandiloquence ne peut que mettre la cour de mauvaise humeur.
Chapitre 5 : L’art de courtiser ou le discours politique.
Une cour royale ou ducale est un microcosme particulier qu’il convient de ne point trop changer. Un rhéteur, quand d’autant plus il est étranger, se doit de respecter les codes hiérarchiques de la cour.
Avant même d’adresser son discours, le rhéteur doit saluer la personne hiérarchiquement la plus haut placée. Il est par ailleurs préférable d’attendre d’y être invité pour commencer son discours.
L’introduction commence par le titre de la personne qui se trouve face à soi. Ainsi, l’interlocuteur se sent sa position sociale prise en considération. Il se trouve de ce fait enclin plus facilement à écouter le propos du discours.
Le propos se doit d’être synthétique mais clair. Il doit tenir compte de toutes les susceptibilités des personnes présentes, et éviter des accusations ou des critiques trop directes. Qui sait ce que pense l’auditoire ? D’où un discours qui en suggère peu, et qui se voudra le plus objectif possible. Libre au rhéteur de témoigner de ses sentiments dans une lettre privée à son auditeur particulier.
Dans une courte conclusion, où il est sage de s’en remettre au bon vouloir de l’interlocuteur privilégié, il convient enfin d’émettre le propos du discours (demande, conseil, ordre, annonce, etc. …) d’une façon brève et concise.
Conclusion
La rhétorique est un art qui demande une grande expérience des relations sociales. Elle demande une grande clairvoyance et une bonne connaissance des relations sociales entre les individus. Politesse, délicatesse et respect se doivent d’en être les règles principales.
Merci au Centre du Savoir de Deqs d'avoir permis la copie de ce manuscrit.
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