De l’Amour,
Quand l’amour vous appelle, suivez-le,
Bien que ses sentiers soient raides et durs.
Et quand ses ailes vous enveloppent livrez-vous à lui,
Quoique le glaive caché dans ses plumes puisse vous blesser.
Et quand il parle croyez en lui,
Bien que sa voix puisse briser vos rêves comme le vent du Nord dévaste le jardin.
Car comme l’amour vous couronne, de même il vous crucifie. Et comme il est pour votre croissance, il est aussi pour votre émondage.
Et comme il s’élève jusque à votre faîte et caresse vos plus tendres branches qui frissonnent au Soleil,
De même, dans vos racines il descendra, et les ébranlera dans leur adhésion a la terre.
Telles des gerbes de blé il vous rassemble en lui-même.
Il vous herse pour vous mettre à nu.
Il vous blute pour vous libérer de vos gousses.
Il vous broie jusqu’à la blancheur.
Il vous pétrit jusqu’à vous rendre souples.
Et alors il vous assigne à son feu sacré, afin que vous deveniez pain sacré pour le festin sacré d’Anialka.
L’Amour fera toutes ces choses de vous, afin que vous sachiez les secrets de votre cœur et deveniez, par ce savoir même, un fragment du cœur de la vie.
L’Amour ne donne que soi-même et ne prend rien que de soi.
L’Amour ne possède ni ne voudrait être possédé.
Car d’amour se suffit l’Amour.
L’amour n’a d’autre désir que de s’accomplir lui même.